Terhae s’endort. Une bête rôde à la recherche des enfants. Guidés par Lekhal le Sans-Attache, les jeunes appelés s’enfoncent dans le désert, où sont enfouies leurs plus grandes peurs. De leur côté, les Élus et les mages remuent ciel et terre pour comprendre la calamité qui frappe les peuples de Terhae. Alors que la Malédiction progresse, chacun devra se confronter à ses propres illusions. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils pourront défier les nombreux dangers qui menacent la Quête de l’Anima.
Genre : Fantasy / Magie / Dragon / Nature / Quête
Mon Avis
Il y a des ouvrages qui, comme des boomerangs, ne nous quittent jamais vraiment. Anima agit comme un baume, nous nourrit l’âme, et nous ouvre à l’univers. Si le premier tome déployait lentement ses charmes, le seconde nous immerge dans un torrent d’action et d’aventure. Cette quête initiatique s’étend bien au-delà de la recherche de son Anima, elle inclut également une introspection, une exploration de la profondeur de son être et la reconnexion à ses valeurs intrinsèques. La relation forte entre Lekhal et les enfants m’a impressionné et illustre un message crucial pour notre époque moderne sur l’interconnexion de tous les êtres. Honnêtement, j’ai trouvé ce livre fascinant, il sonde nos émotions, nos doutes, nos peurs, et nos douleurs secrètes et c’est avec élégance que Mary Sara nous entraîne habilement dans son épopée où les descriptions et les paysages émerveillent. La plume de l’auteur reste hypnotique et douce, et nous plonge dans un univers onirique. Vivement le tome 3 !
« Cette maison, elle affecte les gens normaux. Toute la montagne est infectée par les ténèbres. C’est insidieux. Comme un poison qui remonte tout doucement jusqu’au cœur. Rien ne survit ici. Plus rien ne survit, ici. »
De nos jours. Zoey, obsédée depuis toujours par les ruines de Mill House qui semblent avoir un lien avec l’amnésie de son père, fugue avec son meilleur ami pour y mener l’enquête. Sur place, des événements étranges les font douter. Sont-ils seuls ? En danger ? D’autant plus que personne ne sait qu’ils sont ici…
1851; Roan emménage à Mill House pour y vivre avec son nouveau tuteur après le décès de son père. Elle y fait la rencontre d’autres orphelins. Mais quand elle comprend qu’elle est liée à un ancien secret, elle décide de s’échapper avant qu’il ne soit trop tard… Avant que les brumes de ne se referment complètement autour du manoir.
1583; Hermione, jeune mariée, accompagne son époux dans les terres sauvages du nord du Pays de Galles où il a prévu de construire une maison et un moulin à eau. Mais bientôt, des rumeurs concernant des rituels démoniaques se propagent… 3 femmes, 3 époques différentes, toutes liées par un Pacte Impie. Un pacte signé par un homme qui, plus de mille ans plus tard, est peut-être encore là…
Mon Avis
Les brumes affamées est une réécriture de conte issue de Faust. ( D’après le mythe, Faust contracte un accord avec Méphistophélès, le diable, afin d’obtenir son appui dans l’accomplissement de ses souhaits). L’auteure nous fait traverser trois époques au travers des vies de trois jeunes femmes : Hermione, Roan et Zoey.
Avant de commencer, je tiens à souligner le remarquable travail éditorial. La présence de photos, dessins et lettres aux polices raffinées confère au livre un caractère sombre et immersif.
Le récit explore les univers de la sorcellerie, des pratiques interdites, de l’isolement et du sacrifice personnel. L’atmosphère est pesante, terrifiante. J’ai grandement aimé ce livre. Bien que les époques soient fragmentées, la tension croissante nous enveloppe de frissons au fil des pages.
Hermione apparait de façon inégale par rapport à Zoey ou à Roan. Chaque jour, elle consigne dans son journal intime ses moments avec un mari animé par des ambitions démesurés.
Roan s’impose comme le personnage central le plus richement développé dans ce roman. C’est une femme résolue, dotée d’une grande intelligence, marquée par un passé difficile. J’ai beaucoup aimé sa répartie.
Zoey entreprend un périple à la recherche du passé de son père, fermement convaincue que Mill House renferme la solution à ses problèmes de santé. Son journal sert de vecteur pour livrer ses pensées intimes.
Ses trois arcs narratifs se rejoignent. L’intrigue se nourrit d’une atmosphère fantomatique, la brume s’insinue dans les esprits des personnages et trouble les lecteurs. Une fièvre démoniaque nous entraîne à tourner les pages avec une hâte presque désespérée.
Cette fiction gothique révèle la bataille de trois personnages féminins contre les ténèbres et elles-mêmes.
« Pendant que nous nous dirigions vers la serre, j’admirais le cadre de métal rouillé, les vitres cassées et les planches ravagées par le temps. Tout était vieux et usé, mais il y avait quelque chose d’exceptionnel là-dedans. Savoir que tout ici racontait une histoire et que cette histoire avait été oubliée faisait résonner quelque chose en moi. »
Ashwood… ses sombres couloirs… son ambiance malsaine… ses bruits étranges… Willow, 16 ans, part faire de l’urbex dans le vieil asile abandonné. De retour chez elle, l’adolescente se retrouve hantée par des rêves qui la ramènent tout droit entre les murs d’Ashwood. Des cauchemars dans lesquels elle est poursuivie par des créatures horribles qui se repaissent de la peur des mortels. Et quand ces visions commencent à envahir ses jours, la frontière entre le rêve et la réalité devient plus floue, menaçant de voler en éclats. Willow sait alors qu’elle va devoir se battre pour se libérer de ce songe terrifiant et sauver son âme.
Mon Avis
Ashwood est un récit à l’ambiance sombre et gothique, destinée à un public young adult. L’histoire fluctue entre rêve et existence, et enveloppe le lecteur d’une brume énigmatique. Les premiers chapitres m’ont captivée : l’idée d’un hôpital psychiatrique en ruines et mon enthousiasme pour l’urbex, le concept m’avait séduit. Notons aussi que la couverture a un attrait visuel indéniable.À mi-chemin, cependant, l’essor narratif faiblit et plonge dans l’invraisemblance. La narration visuelle de l’auteure atténue considérablement la dimension horrifique. Du point de vue mythologique, la juxtaposition des rêves, des mythes slaves et des sciences m’ont embrouillé l’esprit. La trame narrative s’éparpillait dans tous les sens sans parvenir à créer un réel fil conducteur. Willow m’a semblé trop effacée, et les personnages manquaient de profondeur selon moi. Cette lecture en demi-teinte pourrait bien charmer un auditoire adolescent…
NB : Je n’aime pas émettre un avis négatif sur un livre car je sais que le travail d’un auteur est long et fastidieux. Chaque lecteur a sa propre perception, sa sensibilité. Certains livres sont encensés par d’autres, mais ils ne m’ont pas touché, peut-être parce que c’était pas le bon moment ou parce que je ne faisais pas partie du public visé. Pour vous faire votre propre opinion, lisez-le.
« Au-dessus de la tête de la jeune fille, le crépuscule s’est évanoui, le ciel est désormais d’un noir d’encre. Ni lune ni étoiles. Malgré tout, il n’est pas vide. Non, on dirait un lac, une vaste étendue d’eau sombre. Le jour d’obscurité qui trompe l’œil, qui fait voir des choses là où il n’y a rien et en rater d’autres qui sont bien présentes. Le genre de ténèbres qui habitent des endroits qu’il vaudrait mieux ne pas regarder, de peur d’apercevoir des yeux qui vous épient. »
Genre : Fantastique / Manoir / Fantômes / Famille
Résumé
Toute petite, Olivia Prior a été déposée sur les marches de l’orphelinat où elle vit désormais. Incapable de parler, elle n’en sait pas moins se faire respecter des autres pensionnaires. De sa mère, il ne lui reste plus qu’un journal intime relié de cuir, plein de dessins étranges et marqué par la folie, dont les derniers mots sont : « Tu seras à l’abri tant que tu ne t’approcheras pas de Gallant. » Mais la jeune fille ne rêve que d’une chose : avoir, un jour, une famille. Alors, quand elle apprend que son oncle l’a enfin retrouvée et l’invite à venir vivre dans le domaine familial de Gallant, Olivia n’hésite pas une seule seconde. Sur place, elle ne trouve que deux domestiques et un cousin, Matthew – qui, de toute évidence, ne veut pas d’elle. Elle découvre surtout que son oncle est mort et enterré depuis plusieurs mois déjà… Elle remarque enfin que tous les habitants du manoir semblent éviter comme la peste le mur qui s’élève derrière la propriété, au milieu d’une nature luxuriante. Quel mal se dresse là, au fond de ce jardin niché au bout du monde ? Qu’est-il vraiment arrivé à la mère d’Olivia, toutes ces années plus tôt ?
Avis
L’esthétique du livre est remarquable, tandis que les illustrations dessinées au crayon noir, pleines de mystère, rehaussent la dimension poétique du journal intime.
Gallant est un conte gothique, mystérieux et étrange. Le manoir habite le cœur central de l’histoire comme une entité vivante. À la manière des contes macabres d’Edgar Allan Poe, les différents protagonistes valsent constamment avec le spectre de la mort. Olivia Prior, jeune orpheline en quête d’une famille, m’a doucement entraîné dans son univers silencieux, mais vibrant. L’histoire est douce, belle et triste. L’autrice nous raconte cette œuvre avec une grande émotion et une part de suspense. La prose s’avère introspective, l’expression rayonne de poésie et de métaphore sans que cela devienne horrifique. En revanche, j’ai souvent eu l’impression de déambuler dans le manoir, sans jamais vraiment progresser dans l’histoire, laissant un parfum inachevé.
« Voilà comment on endort un peuple. Chaque année, on fait miroiter une forme d’ascension sociale à quelques jeunes roturières, la perspective d’un beau mariage, d’un nom, du confort matériel. Chacun peut imaginer sa fille, sa nièce, sa sœur dans cette femme anonyme. S’ils ont un garçon, il peuvent le penser susceptible d’obtenir un titre et des terres en se distinguant au sein de l’armée dans l’émission u nom du Roy, diffusée chaque hiver. Voilà ce qui les pousse à accepter une vie de misère et une après-midi de libre par semaine : l’infime espoir que leurs enfants pourront améliorer leur condition. »
Genre : Uchronie / Télé-Réalité / Monarchie
Résumé
Très chers téléspectateurs, bienvenue dans cette nouvelle saison de Noblesse Oblige ! La révolution de 1789 n’ayant pas abouti, la France est dirigée par le Roi Louis XXI. La monarchie autoritaire s’assure néanmoins le soutien du peuple en mettant en scène son faste et sa cour dans des émissions de téléréalité. Noblesse oblige est la plus regardée d’entre elles. On y suit chaque année une poignée de jeunes roturières élues, à qui l’on offre la chance de rencontrer de grands héritiers et de faire un mariage avantageux. Gabrielle, secrètement antiroyaliste, apprend qu’elle fait partie des candidates. Une occasion rêvée d’infiltrer la monarchie et de dénoncer ce qui se cache sous le vernis de la cour. Or ce qu’elle va découvrir va bien au-delà de ce qu’elle pouvait imaginer…
Avis
L’œuvre de Maiwenn Alix, à travers le prisme de la téléréalité, peint une société uchronique et une quête effrénée dans un monde bien plus sinistre qu’il n’y paraît. Ce livre m’a envoûté et s’inscrit dans ma liste de lectures préférées pour cette année. Le récit est fascinant, extraordinaire, provocant et impossible à lâcher. En raison de contenus violents et sexuels explicites, ce roman est réservé à un public averti.
J’ai pris plaisir à suivre le parcours de Gabrielle dans un jeu aux apparences trompeuses. Le style littéraire est magnétique et fluide. Le développement du récit est subtil et parfaitement agencé. La tension s’intensifie progressivement, l’intrigue se densifie jusqu’à une apothéose horrifique. Ce récit est un savant amalgame entre une enquête, des complots politiques et une manipulation médiatique. Gabrielle incarne une héroïne intelligente, audacieuse et détonne par rapport aux stéréotypes traditionnels. J’espère vraiment une suite, car la fin soulève de nombreuses questions.
Et vous, laisserez-vous tenter par une exploration du château de Versailles et de ses secrets enfouis !
« Je l’ai regardé bien en face et jamais je n’oublierai ses yeux. C’étaient les yeux de quelqu’un qui sait qu’il pourrait aussi bien être mort. Quand vous avez ce regard-là, vous n’êtes ni jeune ni vieux, ni noir ni blanc, vous n’êtes même pas un homme ou une femme. Vous êtes au-delà de tout ça. »
Il y a un siècle, le monde a sombré dans le chaos. Une épidémie, dont l’origine ne fut jamais identifiée, a transformé l’homme en mutant et réduit la civilisation à néant. Les derniers représentants de l’humanité vivent en colonie, luttant jour après jour pour survivre. Surgie de nulle part, une jeune fille vient à leur rencontre. Elle semble avoir 14 ans. Elle en a 100 de plus. Elle est venue sauver le monde.
Avis
Publié en 2011, ce livre offre une immersion complexe dans un univers apocalyptique riche et fascinant, naviguant à travers différents genres. Ici, il n’est pas question de zombies mais ils cèdent la place aux vampires, à une pandémie mondiale, et de modifications génétique. Je ne vais pas être objective. J’ai adoré ce premier tome. C’est un pur chef d’œuvre, une merveille contemporaine, un ovni littéraire qu’on peut facilement se méprendre à lire du Stephen King. L’auteur brosse des portraits détaillés de chaque personnage, leur conférant une réelle substance et une profondeur psychologique.
L’histoire s’articule sur trois arcs narratifs. Tout commence à notre époque ou des agents du FBI recrutent des condamnées à mort pour un projet dont ils ignorent les aboutissants, celle d’un groupe de scientifiques ayant disparu, et celle d’une petite fille au destin singulier. La trame se tisse avec adresse, mêlant habilement suspense, action et révélations inattendues. Les différents fils narratifs se rejoignent avec une précision remarquable, offrant au lecteur une expérience immersive et palpitante. Tel un horloger, l’écriture est précise, méthodique, tout est à sa place. Le décor est de ceux à la Mad Max. Ce livre aborde des thématiques comme la peur, la maladie, des questions d’éthique, la vie en communauté. Je ne peux que vous conseiller ce livre si vous aimez les gros pavés. Cette trilogie est une de mes préférées, j’ai dévoré les 3 tomes en à peine 1 mois.
« Destin et libre arbitre sont les fils d’une toile complexe, dont il ne faut pas se targuer de dire que l’on peut les maîtriser ou même les comprendre. »
Genre : Fantasy / Magie / Dragon / Nature / Quête
Pour se procurer le livre : Amazon – Pour suivre l’Autrice : Instagram
Résumé
Terhae s’éteint. Les enfants disparaissent sous le voile de l’oubli.Alors que personne n’y croyait plus, les tambours retentissent à nouveau. Malgré le danger, quatre adolescents sont appelés à sauver leur monde. Ils doivent trouver leur moitié, le souffle légendaire qui fera d’eux des êtres complets. La lune marque ceux qui, par leur bravoure, ont suivi ce chemin. Comme elle, ils poursuivent la transformation du rien vers le tout.Ce processus se nomme : la Quête de l’Anima. Entre récit d’aventures et construction identitaire, Anima pose des questions actuelles sur la quête de son être véritable et la sauvegarde de notre monde. Partez à la découverte du souffle qui vous anime.
Mon Avis
Avec une imagination débordante, Mary Sara manie la plume avec fluidité et charme, dépeignant des lieux de manière à les rendre presque tangibles. Anima explore une quête intérieure, un cheminement initiatique aux résonances spirituelles à la recherche de sa moitié d’âme. Après avoir eu le privilège de lire la première édition, il est évident que Mary Sara a amélioré son texte de manière remarquable, offrant des personnages d’une profondeur et d’une complexité accrues. J’ai apprécié redécouvrir ses nombreux personnages et ses créatures fascinantes, et me lancer une fois de plus dans l’aventure à la recherche de leur anima pour rétablir l’harmonie de leur univers. En raison de la complexité de la quête, ils seront aidés par Lekhal, un élu déchu. Le chemin sera dangereux, et la jeunesse des enfants constituera un défi supplémentaire. Une tension palpable se développe au fil des pages, cependant, ce tome initial se concentre surtout sur l’introduction des personnages et la mise en place de l’intrigue.
Pour conclure, ce livre diffuse une poésie certaine, presque onirique, tissant une atmosphère enchanteresse, mais je pense que la suite nous réserve une intrigue plus obscure, et bien plus complexe.
Les royaumes oubliés : La légende de Drizzt Do’Udern
de Robert Anthony Salvatore, basée sur le jeu de rôle de Donjons et Dragons
Ce livre collector de chez Bragelonne comprend quelques illustrations et les tomes suivants :
1 : Terre natale
2 : Terre d’exil
3 : Terre promise
« Perdre c’est mourir.
« Tu peux gagner un millier de combats, mais n’en perdras jamais qu’un ! »
Genre : Dark fantasy / Heroic Fantasy / Magie / Elfe noir / Nains / Quête
Résumé
Drizzt est un elfe noir, un Drow, né en Outreterre, un monde souterrain où abondent les créatures maléfiques et où le pouvoir s’obtient par la guerre ou le meurtre. L’honneur, l’amitié, l’amour n’y ont pas leur place. Drizzt y fait le rude apprentissage d’une vie de servitude au sein d’une société où chaque maison est dirigée par une matrone. Bien qu’il ait été élevé dans un système de valeurs totalement perverti et qu’il soit rompu à l’art du combat, Drizzt prend peu à peu conscience qu’il n’est pas comme les autres Drows. Il aspire à une vie différente et refuse de devenir un assassin au service de sa maison. Mais il sait que, s’il veut survivre, il doit dissimuler et peut-être nier sa véritable nature. Jusqu’au jour où cela ne suffira plus. Et ce jour-là, Drizzt devra se battre seul contre tous.
Avis
Si vous recherchez une aventure de fantasy épique, vous êtes au bon endroit ! Cette trilogie est un joyau de la littérature fantasy. Terre Natale est un tome d’introduction qui illustre les commencements de Drizzt, de sa naissance à son passage à l’âge adulte dans un monde où la loi est celle du plus fort. Nous découvrons l’Outreterre, les Drows et la cité souterraine de Menzoberranzan, ses modes de vie et ses maisons, au cœur d’une société matriarcale.
Le premier opus expose toute la noirceur intrinsèque de la société Drow, où les frères poignardent leurs frères, les mères sacrifient leurs fils, et les elfes noirs assassinent toutes les créatures qu’ils croisent, faisant du meurtre un art à condition de ne pas être pris, et où tuer est nécessaire pour survivre. Ce livre dévoile la perversion sociétale, la transition de la naïveté de Drizzt en froide désillusion, et un elfe noir hors du commun plaçant l’amitié au-dessus de tout autre chose.
L’univers est si bien construit que l’on vit les émotions de Drizzt, vibrant à ses côtés et partageant ses espoirs. La prose coule naturellement, captivante et envoûtante. L’auteur nous tient en haleine grâce à une parfaite alchimie entre action et sensibilité. En résumé, cette trilogie surpasse toutes celles que j’ai lues jusqu’à maintenant.
Comment j’écris un livre ? Combien j’ai de carnets, de calepins, de cahiers ? Est-ce que j’écris la nuit ? Comment j’appréhende mes personnages ? Est-ce que j’aime les faire souffrir ? Est-ce que j’aime les fins cruelles ? Comment me vient l’inspiration ? Est ce que je carbure au café ? Je vous dis tout…
Chrysalide
Ma passion pour l’écriture a débuté quand j’étais à l’internat à Morteau ( Vous comprendrez pourquoi cette ville est si chère à mon cœur, c’est là que tout a commencé !!!) pendant mes longues heures d’études. J’avais trop peu de devoirs à faire à part mes gouachés de bijoux à réaliser, il fallait bien que je m’occupe l’esprit. Pour passer le temps, je me suis mise à écrire des poèmes.
Je ne dis pas que ma manière d’écrire est bien ou mauvaise, chacun ses méthodes ! Je suis ici pour vous partager mon processus et ma progression, libre à chacun de faire comme il le souhaite !
L’exploration, les idées : La matière
Je vais prendre exemple avec Ombrechêne, les « Chroniques d’une jeune elfe guerrière ». Je me suis lancée dans l’aventure sans savoir vraiment ou j’allais. A l’époque, j’étais dans une période un peu floue de ma vie, je venais de tout quitter pour revenir vivre en Normandie, ma région de naissance. Passons ce léger détail sans importance mais c’est ce qui m’a permis de me jeter à corps perdu dans l’écriture de ma trilogie. C’était comme un cri, un appel du cœur, une évidence. Il fallait que j’extériorise mes vieux démons.
Pour tout vous dire, je suis fleuriste, je sème les mots et les phrases comme on plante des fleurs dans un jardin. Je ne suis aucun plan d’écriture, j’écris à l’instinct, comme cela me vient, je vis l’histoire à travers mes personnages, et de mes émotions à l’instant T. Je pars d’une idée, d’un vécu et je laisse venir l’inspiration. De là naissent mes personnages principaux, des scénettes que je m’empresse de noter. Je me suis aperçu pendant l’écriture d’Ombrechêne que toutes mes histoires se reliaient les unes aux autres comme si inconsciemment tout était là depuis toujours. Pour moi, Ombrechêne a été une révélation dans le sens que j’écrivais des choses avant qu’elles ne se produisent dans la vraie vie. (Plutôt étonnant, me direz-vous !) La rencontre de mon héroïne avec certains des personnages de mon roman ont été une véritable révélation dans ma vie réelle. Suis-je voyante ? (Non je ne pense pas). Ce qui est certain, mon fil conducteur provient de mes rêves auxquelles je suis connectée depuis l’age de mes 12 ans mais que j’ai pris conscience quelques années plus tard ! (Je tairais le nom de la ville car je me répéterais si vous voyez ce que je veux dire !!! Oui, oui, j’ai une connexion avec le Haut-Doubs que je n’arrive pas à expliquer ! ) Mes songes m’envoient régulièrement des messages, des images et m’aident à l’écriture. (Comment ? je ne sais pas ! C’est un grand mystère !) Par exemple dans Ombrechêne, la bague Rin’ Ancalië que possède Lírîel est apparu dans mes rêves ! Je ferais un article à ce sujet sur les différents rêves qui m’ont amené à arpenter les sentiers de l’écriture.
Pour en revenir au sujet de départ, je pars du principe que le personnage principal doit grandir et arriver à une certaine maturité à la fin de l’histoire. Il faut qu’il traverse un certain nombre d’obstacles, d’émotions.( Sinon ce ne serait pas drôle !) Je confirme que j’aime bien jouer avec mes personnages, les torturer, parfois même un peu trop ! Peut-être est ce ma sensibilité accrue qui prend le dessus pour extérioriser mes émotions ? En tout cas, mes personnages ont parfois besoin d’un temps de repos pour trouver le vrai chemin.
En commençant, Ombrechêne, je savais déjà le nombre exact de mes personnages, le rôle qu’ils joueraient, tout était déjà prédéfini dans ma tête. Parfois certains sortent du cadre, et ils m’emmènent dans les frontières imprévisibles de mon inconscient. Et là, je vous avouerais que c’est la partie que je préfère dans l’écriture : l’improvisation. Je m’amuse avec mes personnages, je ne leur laisse aucun répit. J’ai toujours un bloc note que je traîne partout , j’ai des phrases, des mots qui me viennent à l’esprit à tout moment. En règle générale, j’ai déjà le nom de mon chapitre avant d’entamer l’écriture, je sais déjà sur quel thème je vais travailler et quels personnages seront présent lors de ma séance !
L’écriture, c’est une aventure fabuleuse qui nous pousse toujours vers l’avant, à sortir le meilleur de nous !
Alors oui, des tiroirs entiers sont remplies de calepins, de bloc notes, des cahiers, de feuilles volantes ! C’est un bazar sans nom, mais c’est rangé. (Je suis maniaque, un peu trop parfois ! ). La musique instrumentale est primordiale pour écrire, selon l’ambiance dans lequel se situe mon histoire : Nox Arcana, Amethystium, Adrian Von Ziegler, Peter Gundry, Clann, des bandes originales de films en tout genre. Je m’enferme dans mon atelier et je laisse entrer toutes les émotions, j’allume une bougie, je peux écrire 3 heures d’affilées si je ne suis pas dérangée. Accompagnée de ma tasse de thé et de ma bouteille au sirop de sapin (juste divin), je suis déconnectée du monde et seule avec moi-même, mon histoire, et mes personnages. Dès lors, mon téléphone est coupé.
Écriture, relecture : Le Sertissage, polissage
Ombrechêne, a été écrit en trois fois. Le premier jet comprenait toute la base et l’intrigue de fond, l’univers, l’ambiance. Le second jet reprenait toutes les incohérences, les développements des personnages. Le troisième jet, l’histoire a été creusée pour donner plus d’épaisseur et de relief . Pour que tout soit bien claire, j’ai réalisé un arbre généalogique, une chronologie, un index pour mes personnages, une carte, qui selon moi est indispensable pour se repérer.
Ensuite vient une relecture et la réécriture où je peux bien rajouter 20 à 30 000 mots. Il faut que j’avoue que j’ai un gros souci du détail. Je suis un peu comme un joaillier qui cherche la perfection à la réalisation de son ouvrage, je peux mettre des heures et des jours sur le même chapitre à trouver le bon mot, la tournure de phrase. J’ai mis 8 ans pour écrire Ombrechêne, mais pour ma défense, j’ai bien été 3 ans sans écrire, ayant une activité à coté. ( on lance les paris pour la sortie du prochain livre ! Combien d’années selon vous?!)
L’âme poète, toutes mes phrases ont été ciselées pour ajouter une dimension contemplative et onirique. Par contre, mon texte doit être lisible et aéré. Ma mise en page est une de mes priorités. Plusieurs relectures sont nécessaires pour alléger les adverbes, enlever les répétitions, et reformuler certaines phrases qui peuvent paraître lourdes de sens. Pour la correction, j’ai fais appel à différentes personnes, amis et connaissances. Il faut savoir qu’Ombrechêne a failli être édité par une maison d’édition scrupuleuse en 2017, à qui je n’ai jamais donné suite. A l’époque Ombrechêne aurait du être édité avec 200 pages sous le nom « Ombrelune ». Aujourd’hui, les « Chroniques d’une jeune elfe guerrière » ont été réécrite dans son intégralité et totalise 428 pages index inclus, prêt à être édité par l’imprimerie CORLET en Normandie, sous ma propre maison d’édition : Ombrefée éditions.
Pour les Mydrihades, le travail s’est avéré différent. J’ai établi un squelette de récit et je sais d’avance la direction que prendra l’histoire et quelles thématiques seront abordées, comprenant les embûches, les événements cruciaux, qui seront déterminants ! Même si je ne suis pas exactement la trame exacte de mon récit, les chapitres sont structurés. Ce principe m’a fait gagné en rapidité. Bon, j’avoue que sur ce coup là, la tournure des événements est différente de mon idée de départ.
Et pour finir, est-ce que j’aime les fins cruelles ? Je ne suis pas une lectrice qui aime les fins heureuses. Étant donné que je suis un peu torturée d’esprit, mes personnages peuvent connaître un destin tragique. Vous le découvrirez bien assez tôt en lisant Ombrechêne !
« – Tous les démons sont doués d’intelligence et parfois de paroles compréhensibles par les humains. Il y en a des solitaires, d’autres sociables et très hiérarchisés. Certains haïssent l’Arbre-Mère, la plupart la considèrent en égale, rare sont ceux à la défendre. Tous se méfient des hommes. -Pourquoi? Il s’amusa de ma question, je le soupçonne presque de l’avoir attendue. Il me regarda avec cet air malicieux du chenapan heureux de son tour. – Nous sommes leurs rivaux. L’homme est sans doute le plus terrible des démons »
Résumé
J’ignore comment les historiens futurs me jugeront. Me verront-ils comme un despote, un tyran sanguinaire, une folle qui renversa le monde ? Ou bien mes actes auront-ils une telle portée qu’ils rachèteront mes crimes à eux-seuls ? Une chose est certaine, mon nom est gravé si profondément dans le bois de la déesse qu’une éternité serait insuffisante pour l’en effacer. Fille de Seigneur, Luwise Sofunada est éduquée pour succéder à son père. En ce monde pourtant, nul pouvoir n’est héréditaire. Okateï, l’Arbre-Mère qui couvre la terre, désigne ceux qui auront la charge de protéger ses bourgeons. Luwise doit apprendre les devoirs d’une reine et mériter la confiance de la déesse pour hériter du trône. Mais désire-t-elle réellement cette responsabilité ? Alors que son entourage la pousse dans cette voie, les questions se bousculent. Ses doutes atteignent leur paroxysme lorsque se révèle une connexion particulière avec la déesse. Un don que certains considèrent de mauvais augure. Les jeunes années de Luwise Sofunada oscillent entre innocence et tragédie, aventure et conspiration. Ce roman d’apprentissage vous emmènera le long des Branches de l’Arbre-Mère, dans les tréfonds de la déesse Plante, à la recherche de l’âme humaine.
Avis
Osukateï nous transporte dans un royaume dans lequel la poésie rencontre la spiritualité, une quête du sens de la vie. La nature, à la fois omniprésente et génératrice, impose ses propres lois. La prose de l’auteur nous transporte dans le cœur sylvestre où la canopée s’étend avec magnificence. Les couleurs vibrantes donnent l’impression de marcher dans un paysage de Hayao Miyazaki. L’arbre mère choisit les seigneurs de la branche. Luwise se distingue par la manière dont elle évolue en surmontant les défis liés à l’arbre mère. Promise à un grand destin et fille de seigneur, nous la suivons de sa tendre enfance jusqu’à ce qu’elle soit appelé à régner. À travers l’éducation qu’elle recevra, elle se confrontera à la vie : Le deuil, l’abandon, trahisons, mais sa singularité lui donnera une force exemplaire. Le lien qui l’unit à la déesse symbolise l’aube d’une nouvelle ère. L’auteur a orchestré un cadre narratif riche, peuplé de personnages divers et de créatures surprenantes, avec des enjeux diplomatiques en toile de fond.