Terhae s’endort. Une bête rôde à la recherche des enfants. Guidés par Lekhal le Sans-Attache, les jeunes appelés s’enfoncent dans le désert, où sont enfouies leurs plus grandes peurs. De leur côté, les Élus et les mages remuent ciel et terre pour comprendre la calamité qui frappe les peuples de Terhae. Alors que la Malédiction progresse, chacun devra se confronter à ses propres illusions. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils pourront défier les nombreux dangers qui menacent la Quête de l’Anima.
Genre : Fantasy / Magie / Dragon / Nature / Quête
Mon Avis
Il y a des ouvrages qui, comme des boomerangs, ne nous quittent jamais vraiment. Anima agit comme un baume, nous nourrit l’âme, et nous ouvre à l’univers. Si le premier tome déployait lentement ses charmes, le seconde nous immerge dans un torrent d’action et d’aventure. Cette quête initiatique s’étend bien au-delà de la recherche de son Anima, elle inclut également une introspection, une exploration de la profondeur de son être et la reconnexion à ses valeurs intrinsèques. La relation forte entre Lekhal et les enfants m’a impressionné et illustre un message crucial pour notre époque moderne sur l’interconnexion de tous les êtres. Honnêtement, j’ai trouvé ce livre fascinant, il sonde nos émotions, nos doutes, nos peurs, et nos douleurs secrètes et c’est avec élégance que Mary Sara nous entraîne habilement dans son épopée où les descriptions et les paysages émerveillent. La plume de l’auteur reste hypnotique et douce, et nous plonge dans un univers onirique. Vivement le tome 3 !
« Cette maison, elle affecte les gens normaux. Toute la montagne est infectée par les ténèbres. C’est insidieux. Comme un poison qui remonte tout doucement jusqu’au cœur. Rien ne survit ici. Plus rien ne survit, ici. »
De nos jours. Zoey, obsédée depuis toujours par les ruines de Mill House qui semblent avoir un lien avec l’amnésie de son père, fugue avec son meilleur ami pour y mener l’enquête. Sur place, des événements étranges les font douter. Sont-ils seuls ? En danger ? D’autant plus que personne ne sait qu’ils sont ici…
1851; Roan emménage à Mill House pour y vivre avec son nouveau tuteur après le décès de son père. Elle y fait la rencontre d’autres orphelins. Mais quand elle comprend qu’elle est liée à un ancien secret, elle décide de s’échapper avant qu’il ne soit trop tard… Avant que les brumes de ne se referment complètement autour du manoir.
1583; Hermione, jeune mariée, accompagne son époux dans les terres sauvages du nord du Pays de Galles où il a prévu de construire une maison et un moulin à eau. Mais bientôt, des rumeurs concernant des rituels démoniaques se propagent… 3 femmes, 3 époques différentes, toutes liées par un Pacte Impie. Un pacte signé par un homme qui, plus de mille ans plus tard, est peut-être encore là…
Mon Avis
Les brumes affamées est une réécriture de conte issue de Faust. ( D’après le mythe, Faust contracte un accord avec Méphistophélès, le diable, afin d’obtenir son appui dans l’accomplissement de ses souhaits). L’auteure nous fait traverser trois époques au travers des vies de trois jeunes femmes : Hermione, Roan et Zoey.
Avant de commencer, je tiens à souligner le remarquable travail éditorial. La présence de photos, dessins et lettres aux polices raffinées confère au livre un caractère sombre et immersif.
Le récit explore les univers de la sorcellerie, des pratiques interdites, de l’isolement et du sacrifice personnel. L’atmosphère est pesante, terrifiante. J’ai grandement aimé ce livre. Bien que les époques soient fragmentées, la tension croissante nous enveloppe de frissons au fil des pages.
Hermione apparait de façon inégale par rapport à Zoey ou à Roan. Chaque jour, elle consigne dans son journal intime ses moments avec un mari animé par des ambitions démesurés.
Roan s’impose comme le personnage central le plus richement développé dans ce roman. C’est une femme résolue, dotée d’une grande intelligence, marquée par un passé difficile. J’ai beaucoup aimé sa répartie.
Zoey entreprend un périple à la recherche du passé de son père, fermement convaincue que Mill House renferme la solution à ses problèmes de santé. Son journal sert de vecteur pour livrer ses pensées intimes.
Ses trois arcs narratifs se rejoignent. L’intrigue se nourrit d’une atmosphère fantomatique, la brume s’insinue dans les esprits des personnages et trouble les lecteurs. Une fièvre démoniaque nous entraîne à tourner les pages avec une hâte presque désespérée.
Cette fiction gothique révèle la bataille de trois personnages féminins contre les ténèbres et elles-mêmes.
« Pendant que nous nous dirigions vers la serre, j’admirais le cadre de métal rouillé, les vitres cassées et les planches ravagées par le temps. Tout était vieux et usé, mais il y avait quelque chose d’exceptionnel là-dedans. Savoir que tout ici racontait une histoire et que cette histoire avait été oubliée faisait résonner quelque chose en moi. »
Ashwood… ses sombres couloirs… son ambiance malsaine… ses bruits étranges… Willow, 16 ans, part faire de l’urbex dans le vieil asile abandonné. De retour chez elle, l’adolescente se retrouve hantée par des rêves qui la ramènent tout droit entre les murs d’Ashwood. Des cauchemars dans lesquels elle est poursuivie par des créatures horribles qui se repaissent de la peur des mortels. Et quand ces visions commencent à envahir ses jours, la frontière entre le rêve et la réalité devient plus floue, menaçant de voler en éclats. Willow sait alors qu’elle va devoir se battre pour se libérer de ce songe terrifiant et sauver son âme.
Mon Avis
Ashwood est un récit à l’ambiance sombre et gothique, destinée à un public young adult. L’histoire fluctue entre rêve et existence, et enveloppe le lecteur d’une brume énigmatique. Les premiers chapitres m’ont captivée : l’idée d’un hôpital psychiatrique en ruines et mon enthousiasme pour l’urbex, le concept m’avait séduit. Notons aussi que la couverture a un attrait visuel indéniable.À mi-chemin, cependant, l’essor narratif faiblit et plonge dans l’invraisemblance. La narration visuelle de l’auteure atténue considérablement la dimension horrifique. Du point de vue mythologique, la juxtaposition des rêves, des mythes slaves et des sciences m’ont embrouillé l’esprit. La trame narrative s’éparpillait dans tous les sens sans parvenir à créer un réel fil conducteur. Willow m’a semblé trop effacée, et les personnages manquaient de profondeur selon moi. Cette lecture en demi-teinte pourrait bien charmer un auditoire adolescent…
NB : Je n’aime pas émettre un avis négatif sur un livre car je sais que le travail d’un auteur est long et fastidieux. Chaque lecteur a sa propre perception, sa sensibilité. Certains livres sont encensés par d’autres, mais ils ne m’ont pas touché, peut-être parce que c’était pas le bon moment ou parce que je ne faisais pas partie du public visé. Pour vous faire votre propre opinion, lisez-le.
« Au-dessus de la tête de la jeune fille, le crépuscule s’est évanoui, le ciel est désormais d’un noir d’encre. Ni lune ni étoiles. Malgré tout, il n’est pas vide. Non, on dirait un lac, une vaste étendue d’eau sombre. Le jour d’obscurité qui trompe l’œil, qui fait voir des choses là où il n’y a rien et en rater d’autres qui sont bien présentes. Le genre de ténèbres qui habitent des endroits qu’il vaudrait mieux ne pas regarder, de peur d’apercevoir des yeux qui vous épient. »
Genre : Fantastique / Manoir / Fantômes / Famille
Résumé
Toute petite, Olivia Prior a été déposée sur les marches de l’orphelinat où elle vit désormais. Incapable de parler, elle n’en sait pas moins se faire respecter des autres pensionnaires. De sa mère, il ne lui reste plus qu’un journal intime relié de cuir, plein de dessins étranges et marqué par la folie, dont les derniers mots sont : « Tu seras à l’abri tant que tu ne t’approcheras pas de Gallant. » Mais la jeune fille ne rêve que d’une chose : avoir, un jour, une famille. Alors, quand elle apprend que son oncle l’a enfin retrouvée et l’invite à venir vivre dans le domaine familial de Gallant, Olivia n’hésite pas une seule seconde. Sur place, elle ne trouve que deux domestiques et un cousin, Matthew – qui, de toute évidence, ne veut pas d’elle. Elle découvre surtout que son oncle est mort et enterré depuis plusieurs mois déjà… Elle remarque enfin que tous les habitants du manoir semblent éviter comme la peste le mur qui s’élève derrière la propriété, au milieu d’une nature luxuriante. Quel mal se dresse là, au fond de ce jardin niché au bout du monde ? Qu’est-il vraiment arrivé à la mère d’Olivia, toutes ces années plus tôt ?
Avis
L’esthétique du livre est remarquable, tandis que les illustrations dessinées au crayon noir, pleines de mystère, rehaussent la dimension poétique du journal intime.
Gallant est un conte gothique, mystérieux et étrange. Le manoir habite le cœur central de l’histoire comme une entité vivante. À la manière des contes macabres d’Edgar Allan Poe, les différents protagonistes valsent constamment avec le spectre de la mort. Olivia Prior, jeune orpheline en quête d’une famille, m’a doucement entraîné dans son univers silencieux, mais vibrant. L’histoire est douce, belle et triste. L’autrice nous raconte cette œuvre avec une grande émotion et une part de suspense. La prose s’avère introspective, l’expression rayonne de poésie et de métaphore sans que cela devienne horrifique. En revanche, j’ai souvent eu l’impression de déambuler dans le manoir, sans jamais vraiment progresser dans l’histoire, laissant un parfum inachevé.
Les royaumes oubliés : La légende de Drizzt Do’Udern
de Robert Anthony Salvatore, basée sur le jeu de rôle de Donjons et Dragons
Ce livre collector de chez Bragelonne comprend quelques illustrations et les tomes suivants :
1 : Terre natale
2 : Terre d’exil
3 : Terre promise
« Perdre c’est mourir.
« Tu peux gagner un millier de combats, mais n’en perdras jamais qu’un ! »
Genre : Dark fantasy / Heroic Fantasy / Magie / Elfe noir / Nains / Quête
Résumé
Drizzt est un elfe noir, un Drow, né en Outreterre, un monde souterrain où abondent les créatures maléfiques et où le pouvoir s’obtient par la guerre ou le meurtre. L’honneur, l’amitié, l’amour n’y ont pas leur place. Drizzt y fait le rude apprentissage d’une vie de servitude au sein d’une société où chaque maison est dirigée par une matrone. Bien qu’il ait été élevé dans un système de valeurs totalement perverti et qu’il soit rompu à l’art du combat, Drizzt prend peu à peu conscience qu’il n’est pas comme les autres Drows. Il aspire à une vie différente et refuse de devenir un assassin au service de sa maison. Mais il sait que, s’il veut survivre, il doit dissimuler et peut-être nier sa véritable nature. Jusqu’au jour où cela ne suffira plus. Et ce jour-là, Drizzt devra se battre seul contre tous.
Avis
Si vous recherchez une aventure de fantasy épique, vous êtes au bon endroit ! Cette trilogie est un joyau de la littérature fantasy. Terre Natale est un tome d’introduction qui illustre les commencements de Drizzt, de sa naissance à son passage à l’âge adulte dans un monde où la loi est celle du plus fort. Nous découvrons l’Outreterre, les Drows et la cité souterraine de Menzoberranzan, ses modes de vie et ses maisons, au cœur d’une société matriarcale.
Le premier opus expose toute la noirceur intrinsèque de la société Drow, où les frères poignardent leurs frères, les mères sacrifient leurs fils, et les elfes noirs assassinent toutes les créatures qu’ils croisent, faisant du meurtre un art à condition de ne pas être pris, et où tuer est nécessaire pour survivre. Ce livre dévoile la perversion sociétale, la transition de la naïveté de Drizzt en froide désillusion, et un elfe noir hors du commun plaçant l’amitié au-dessus de tout autre chose.
L’univers est si bien construit que l’on vit les émotions de Drizzt, vibrant à ses côtés et partageant ses espoirs. La prose coule naturellement, captivante et envoûtante. L’auteur nous tient en haleine grâce à une parfaite alchimie entre action et sensibilité. En résumé, cette trilogie surpasse toutes celles que j’ai lues jusqu’à maintenant.