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La magie de l’écriture

La magie de l’écriture

Comment j’écris un livre ? Combien j’ai de carnets, de calepins, de cahiers ? Est-ce que j’écris la nuit ? Comment j’appréhende mes personnages ? Est-ce que j’aime les faire souffrir ? Est-ce que j’aime les fins cruelles ? Comment me vient l’inspiration ? Est ce que je carbure au café ? Je vous dis tout…

Chrysalide


Ma passion pour l’écriture a débuté quand j’étais à l’internat à Morteau ( Vous comprendrez pourquoi cette ville est si chère à mon cœur, c’est là que tout a commencé !!!) pendant mes longues heures d’études. J’avais trop peu de devoirs à faire à part mes gouachés de bijoux à réaliser, il fallait bien que je m’occupe l’esprit. Pour passer le temps, je me suis mise à écrire des poèmes.

Je ne dis pas que ma manière d’écrire est bien ou mauvaise, chacun ses méthodes ! Je suis ici pour vous partager mon processus et ma progression, libre à chacun de faire comme il le souhaite !

L’exploration, les idées : La matière


Je vais prendre exemple avec Ombrechêne, les « Chroniques d’une jeune elfe guerrière ». Je me suis lancée dans l’aventure sans savoir vraiment ou j’allais. A l’époque, j’étais dans une période un peu floue de ma vie, je venais de tout quitter pour revenir vivre en Normandie, ma région de naissance. Passons ce léger détail sans importance mais c’est ce qui m’a permis de me jeter à corps perdu dans l’écriture de ma trilogie. C’était comme un cri, un appel du cœur, une évidence. Il fallait que j’extériorise mes vieux démons.

Pour tout vous dire, je suis fleuriste, je sème les mots et les phrases comme on plante des fleurs dans un jardin. Je ne suis aucun plan d’écriture, j’écris à l’instinct, comme cela me vient, je vis l’histoire à travers mes personnages, et de mes émotions à l’instant T. Je pars d’une idée, d’un vécu et je laisse venir l’inspiration. De là naissent mes personnages principaux, des scénettes que je m’empresse de noter. Je me suis aperçu pendant l’écriture d’Ombrechêne que toutes mes histoires se reliaient les unes aux autres comme si inconsciemment tout était là depuis toujours. Pour moi, Ombrechêne a été une révélation dans le sens que j’écrivais des choses avant qu’elles ne se produisent dans la vraie vie. (Plutôt étonnant, me direz-vous !) La rencontre de mon héroïne avec certains des personnages de mon roman ont été une véritable révélation dans ma vie réelle. Suis-je voyante ? (Non je ne pense pas). Ce qui est certain, mon fil conducteur provient de mes rêves auxquelles je suis connectée depuis l’age de mes 12 ans mais que j’ai pris conscience quelques années plus tard ! (Je tairais le nom de la ville car je me répéterais si vous voyez ce que je veux dire !!! Oui, oui, j’ai une connexion avec le Haut-Doubs que je n’arrive pas à expliquer ! ) Mes songes m’envoient régulièrement des messages, des images et m’aident à l’écriture. (Comment ? je ne sais pas ! C’est un grand mystère !) Par exemple dans Ombrechêne, la bague Rin’ Ancalië que possède Lírîel est apparu dans mes rêves ! Je ferais un article à ce sujet sur les différents rêves qui m’ont amené à arpenter les sentiers de l’écriture.

Pour en revenir au sujet de départ, je pars du principe que le personnage principal doit grandir et arriver à une certaine maturité à la fin de l’histoire. Il faut qu’il traverse un certain nombre d’obstacles, d’émotions.( Sinon ce ne serait pas drôle !) Je confirme que j’aime bien jouer avec mes personnages, les torturer, parfois même un peu trop ! Peut-être est ce ma sensibilité accrue qui prend le dessus pour extérioriser mes émotions ? En tout cas, mes personnages ont parfois besoin d’un temps de repos pour trouver le vrai chemin.

En commençant, Ombrechêne, je savais déjà le nombre exact de mes personnages, le rôle qu’ils joueraient, tout était déjà prédéfini dans ma tête. Parfois certains sortent du cadre, et ils m’emmènent dans les frontières imprévisibles de mon inconscient. Et là, je vous avouerais que c’est la partie que je préfère dans l’écriture : l’improvisation. Je m’amuse avec mes personnages, je ne leur laisse aucun répit. J’ai toujours un bloc note que je traîne partout , j’ai des phrases, des mots qui me viennent à l’esprit à tout moment. En règle générale, j’ai déjà le nom de mon chapitre avant d’entamer l’écriture, je sais déjà sur quel thème je vais travailler et quels personnages seront présent lors de ma séance !

L’écriture, c’est une aventure fabuleuse qui nous pousse toujours vers l’avant, à sortir le meilleur de nous !

Alors oui, des tiroirs entiers sont remplies de calepins, de bloc notes, des cahiers, de feuilles volantes ! C’est un bazar sans nom, mais c’est rangé. (Je suis maniaque, un peu trop parfois ! ). La musique instrumentale est primordiale pour écrire, selon l’ambiance dans lequel se situe mon histoire : Nox Arcana, Amethystium, Adrian Von Ziegler, Peter Gundry, Clann, des bandes originales de films en tout genre. Je m’enferme dans mon atelier et je laisse entrer toutes les émotions, j’allume une bougie, je peux écrire 3 heures d’affilées si je ne suis pas dérangée. Accompagnée de ma tasse de thé et de ma bouteille au sirop de sapin (juste divin), je suis déconnectée du monde et seule avec moi-même, mon histoire, et mes personnages. Dès lors, mon téléphone est coupé.

Écriture, relecture : Le Sertissage, polissage

Ombrechêne, a été écrit en trois fois. Le premier jet comprenait toute la base et l’intrigue de fond, l’univers, l’ambiance. Le second jet reprenait toutes les incohérences, les développements des personnages. Le troisième jet, l’histoire a été creusée pour donner plus d’épaisseur et de relief . Pour que tout soit bien claire, j’ai réalisé un arbre généalogique, une chronologie, un index pour mes personnages, une carte, qui selon moi est indispensable pour se repérer.

Ensuite vient une relecture et la réécriture où je peux bien rajouter 20 à 30 000 mots. Il faut que j’avoue que j’ai un gros souci du détail. Je suis un peu comme un joaillier qui cherche la perfection à la réalisation de son ouvrage, je peux mettre des heures et des jours sur le même chapitre à trouver le bon mot, la tournure de phrase. J’ai mis 8 ans pour écrire Ombrechêne, mais pour ma défense, j’ai bien été 3 ans sans écrire, ayant une activité à coté. ( on lance les paris pour la sortie du prochain livre ! Combien d’années selon vous?!)

L’âme poète, toutes mes phrases ont été ciselées pour ajouter une dimension contemplative et onirique. Par contre, mon texte doit être lisible et aéré. Ma mise en page est une de mes priorités. Plusieurs relectures sont nécessaires pour alléger les adverbes, enlever les répétitions, et reformuler certaines phrases qui peuvent paraître lourdes de sens. Pour la correction, j’ai fais appel à différentes personnes, amis et connaissances. Il faut savoir qu’Ombrechêne a failli être édité par une maison d’édition scrupuleuse en 2017, à qui je n’ai jamais donné suite. A l’époque Ombrechêne aurait du être édité avec 200 pages sous le nom « Ombrelune ». Aujourd’hui, les « Chroniques d’une jeune elfe guerrière » ont été réécrite dans son intégralité et totalise 428 pages index inclus, prêt à être édité par l’imprimerie CORLET en Normandie, sous ma propre maison d’édition : Ombrefée éditions.

Pour les Mydrihades, le travail s’est avéré différent. J’ai établi un squelette de récit et je sais d’avance la direction que prendra l’histoire et quelles thématiques seront abordées, comprenant les embûches, les événements cruciaux, qui seront déterminants ! Même si je ne suis pas exactement la trame exacte de mon récit, les chapitres sont structurés. Ce principe m’a fait gagné en rapidité. Bon, j’avoue que sur ce coup là, la tournure des événements est différente de mon idée de départ.

Et pour finir, est-ce que j’aime les fins cruelles ? Je ne suis pas une lectrice qui aime les fins heureuses. Étant donné que je suis un peu torturée d’esprit, mes personnages peuvent connaître un destin tragique. Vous le découvrirez bien assez tôt en lisant Ombrechêne !