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Sans mon ombre

Sans mon ombre,

Ecrit par Edmonde Permingeat

« Les claques s’abattaient, retentissantes. Célia recula, haletante, la bouche ouverte, les bras tendus, tentant de parer les coups, mais Alice frappait, frappait… Animée par la furie de détruire, d’anéantir « L’autre ». De briser son miroir vivant. »

Résumé

Dangereux reflets. Alice a tué Célia, sa jumelle. Son reflet, un alter ego inversé dont elle enviait la vie de rêve. Alors que, célibataire, elle doit gagner sa vie en enseignant la philosophie, sa jumelle, épouse et mère comblée, mène l’existence oisive des riches, dans le luxe et un magnifique cadre de vie au bord de la mer. Mais la mort de Célia va permettre à Alice de prendre sa place. Du moins le croit-elle. Car au « pays des merveilles », ce n’est pas le bonheur mais le désenchantement qui l’attend. La vie d’Alice de l’autre côté du miroir va tourner au cauchemar… jusqu’à lui faire réaliser, mais un peu tard, que le beau miroir était celui des alouettes…

Avis


La couverture de mon livre est trompeuse car « Sans mon ombre » n’est pas un polar, ni un thriller mais l’histoire d’Alice qui tue son autre pour s’approprier sa vie. Bien qu’il y ait un meurtre, il n’y a pas d’enquête policière, ni de rebondissements, ni d’actions. C’est un roman qui nous dépeint un tableau de vie avec une tension psychologique prégnante. Jalouse, Alice veut prendre la place de Célia qui a une vie dorée ( une belle maison, un mari, une piscine et un tas d’amis) mais les apparences sont trompeuses et bien au delà dans un monde qui grouille d’hypocrisie, de faux semblants, de manipulation, et entourée de snobinards orgueilleux et tordus. Outre les nombreuses incohérences du récit, j’ai apprécié la plume fluide de l’auteure et la tension qui règne durant tout le livre. Alice est un personnage assez cru, noir mais j’ai aimé tout le côté développé de la gémellité, de devoir détruire l’autre à tout prix. De plus, son humour ne manquait pas de piquant. C’est le personnage de Maxime que j’ai trouvé moins convaincant. L’auteure n’a pas assez approfondi la perversité narcissique, c’est resté trop en surface à mon goût. Ce livre se scinde en deux parties. Dans la première partie nous découvrons Alice et son caractère bien trempé et la façon dont elle s’y prend pour tromper son monde. Dans la seconde partie, nous faisons connaissance avec Célia grâce à la découverte de son journal intime. Célia est le personnage qui m’a le plus émue. Elle était touchante par sa sensibilité. Le dénouement est assez violent. On reprend d’autres personnages et on recommence l’histoire. Malheureusement, la perversité narcissique n’est pas reconnu puisqu’il est difficile de prouver aujourd’hui les manipulations dont subissent les victimes. Les pervers narcissiques sont difficiles à démasquer et sont très forts à ce jeu de dominant / dominé et l’auteure l’a bien compris. Je ne dirais pas que j’ai aimé, ni détesté ce livre. Tout est bien amené jusqu’au final.

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