Fachinèira, écrit par Orezza D’Antes

aux éditions Octoquill

« Qui peut le bien peut le mal, qui peut le mal peut le bien »

Résumé

Fachinèira, Fée noire, ombre fascinante : vue partout et présente nulle part. Elle est de ces créatures que l’on invoque pour mieux les conjurer. Son nom flotte dans les esprits et ouvre les frontières d’une autre réalité, entre imaginaire et perfidie. Pourtant, personne ne la connait vraiment. A part, une vieille conteuse du Velay. Mais qui sait quels autres secrets cache cette femme? Alice Grèzes, jeune journaliste de l’essor de la Haute-Loire, la contacte pour écrire un article sur les légendes locales. Rien ne l’avait préparée à la suite. Il est des rencontres que l’on ne regrette à jamais.

Avis


La Fachineira est à la fois une réalité dans les contes et légendes du Velay et une présence évanescente, un corps de brume onirique. Elle n’est ni bonne , ni mauvaise. Elle est un fantôme qui habite les esprits de son ombre, une incarnation, un nom qui fascine autant qui terrifie. Elle peut être partout à la fois.

Quand Alice rencontre La conteuse Madame Cubizolles pour son travail, sa vie va prendre un tournant cauchemardesque. L’écriture est fluide, parfois tranchante et agressive. L’auteure a su transmettre des messages sur la transphobie notamment. Mais je n’ai pas été emporté par l’histoire, j’ai été complètement détaché des personnages comme si j’étais spectatrice mais j’ai passé malgré tout un bon moment. L’auteure a su retransmettre une démesure de la folie, une atmosphère angoissante qui peu à peu vire vers l’horreur. J’avais l’impression par moment d’entendre la voix saccadée de la Fachinèira chanter à travers le corps d’Alice, de voir son visage se déliter, de sentir les odeurs s’échapper du livre, c’était assez flippant. La fin était celle que j’attendais, une fin ouverte qui nous laisse dans un flottement de mystère.

Prenez garde, dans les ténèbres opalescentes d’une nuit d’hiver, «  il est des rencontres que l’on regrette à jamais. »

*Je ne sais pas quelle réaction j’aurais eu si j’avais été Alice car au fond on ne peut pas savoir vraiment à l’avance notre comportement si on ne le vit pas la situation.