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Le prince Cygne

Le prince Cygne, Contes des royaumes oubliés, Tome 2

Ecrit par Isabelle Lesteplume aux éditions MxM Bookmark,

Siegfried courait. Il ne savait pas pour où, il ne savait pas depuis quand, il ne savait que ce qu’il fuyait : un champ de bataille, une terre gorgée de sang, les formes déchirées des corps entassés et le visage de sa meilleure amie au milieu des cadavres, éclaboussé de boue pourpre, les yeux grands ouverts, fixes, si fixes…

Il essayait de courir plus rapidement que les larmes qui barraient ses joues de cicatrices argentées, à la fois brûlantes et glacées. S’il allait assez vite, peut-être qu’elles finiraient par s’arracher, qu’il réussirait à les semer, elles et toute la douleur, toute la violence et l’absurdité…

Mais nul ne courait assez vite pour ça.

Résumé

Il était une fois deux royaumes amis, que la disparition d’un prince précipita dans une guerre sans merci. Dix ans plus tard, Siegfried, héritier du trône, écrasé par ses responsabilités et déchiré par la perte de ses proches, fuit la bataille en s’engouffrant dans une forêt dite maudite. Il y rencontre Ode, un jeune homme ensorcelé, cygne le jour, humain la nuit, dont le visage lui semble étrangement familier. Qu’est-il réellement arrivé au prince disparu ? Quel rapport avec ce bal dont Siegfried ne cesse de rêver ? Alors qu’ils se penchent sur ces mystères, une ombre rôde, tout près. Humain ou monstre, souvenir ou simple cauchemar, derrière tout cygne blanc se trouve un cygne noir…

Avis


Il s’agit d’un ballet inspiré d’une légende allemande.

L’auteure a su revisiter à merveille l’histoire grâce à sa plume et insuffler un renouveau. Isabelle Lesteplume a su donner vie et poésie et s’apprivoiser l’histoire. L’écriture est fluide et très imagée ce qui permet une immersion dès les premières pages. Le début est lent mais j’ai apprécié chaque moment. La première partie est toujours plus lente pour installer l’univers, les personnages et le décor. Au deux tiers du livre, j’ai aimé les multiples rebondissements. On sent que l’auteure s’amuse et c’est un plaisir de découvrir à la fois la vie de château, la vie des déserteurs. Les personnages principaux et secondaires sont attachants. Il se dégage de ce livre une poésie, une magie enchanteresse, un chant envoûtant comme un rêve qui se finit trop tôt. Les émotions sont bien retranscrites. La romance est comme je les aime, marqué de petites intentions qui font que l’on ressent vraiment le lien qui unit Ode et Segfried. J’ai aimé leur complémentarité. Seul bémol, J’ai trouvé la fin trop rapide, et j’aurais presque préféré une fin tragique. L’intrigue est peut-être trop prévisible mais on se laisse emporter par la beauté des lieux, par le lac, les personnages, la douceur du cygne blanc, la romance douce, les rencontres fortuites au milieu de la nuit. Je n’ai pas senti de longueur et c’est à regret que j’ai refermé ce livre.

Une agréable lecture que je conseille fortement.